Comme vous le savez, Medal of Honor est un jeu traitant du conflit actuel en Afghanistan.
Les développeurs ont fait appel à des soldats afin que le scénario de la Campagne Solo puisse retracer certains évènements troublants de cette guerre actuelle, tout en montrant le positionnement de chaque force.
De plus, le mode multijoueur offre la possibilité de faire affronter les deux camps, les forces spéciales de l'OTAN et les insurgés talibans.
Tout ce mélange ne fait pas bon ménage dans les esprits des politiciens, et certains ministères n'hésitent pas à signaler leur mépris face au nouvel opus !
Ainsi, nous apprenons par le Sunday Times du 22 août que Liam Fox, secrétaire à la Défense Britannique, appelle au boycotte du jeu Medal of Honor !
D'après les mots de Liam Fox, "Il est choquant que quelqu'un puisse trouver acceptable de recréer les actes des talibans" et se dit "dégoûté et en colère" qu'une nouvelle monture puisse traiter de ce conflit. La ministre poursuit par "Il est difficile d'imaginer qu'un de nos concitoyens puisse vouloir acheter un jeu si antibritannique". "A cause des Talibans, des enfants ont perdu leurs pères et des femmes leurs maris. Il est choquant d'imaginer que quelqu'un puisse trouver acceptable de recréer cet état de fait".
Aujourd'hui, le ministre de la Défense National, Peter MacKay, affirme que les Canadiens sont mal à l'aise et en colère d'entendre qu'un jeu-vidéo puisse permettre d'incarner un taliban. Peter MacKay appuie son discours en évoquant que les soldats Canadiens, leurs Alliés, l'aide internationale, ainsi que d'innocents Afghans sont la cible quotidienne de coups de feu, et que cela n'avait rien d'un jeu.
La semaine dernière, la chaîne américaine FoxNews avait lancé une campagne contre le jeu Medal of Honor. Dans une émission, elle avait invité la mère d'un soldat américain mort en Afghanistan, pour un témoignage contre le jeu.
Face à ces accusassions, Electronic Arts n'a pas l'intention de modifier le concept de son jeu et se défend en expliquant que "chaque conflit a deux versants". "Nous donnons aux joueurs la possibilité de jouer dans les deux camps. La plupart d'entre nous faisons ça depuis que nous avons sept ans. Si quelqu'un joue le policier, un autre doit faire le bandit,... Dans le mode multijoueur de 'Medal of Honor', quelqu'un doit bien incarner les talibans", souligne Frank Gibeau, le président d'EA Games, et son porte-parole.
Il est bon de se rappeler qu'évoquer un jeu traitant d'un conflit historique ou actuel n'a jamais été simple pour un éditeur de jeu-vidéo.
Par exemple, les premiers Medal of Honor ont été censurés en Europe, avec le remplacement des croix gammées. Pas si longtemps de çà, Call of Duty : Modern Warfare 2 a été vivement critiqué face à l'opinion publique, où le joueur devait infiltrer un groupe terroriste et participer au massacre de plusieurs civils dans un aéroport. L'éditeur avait dû ajouter une semi-censure dans le jeu final.